Entreprises publiques locales (EPL) : pourquoi intégrer l’ESS à votre feuille de route

C’est pourquoi nous avons interrogé Bernard Bazillon, associé et directeur national Economie sociale et solidaire chez KPMG, afin qu’il nous explique pourquoi ces deux acteurs économiques ont tout pour travailler en harmonie.

L’économie sociale et solidaire, c’est quoi réellement ?

On définit les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) notamment par leur statut : il s’agit de l’ensemble des entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations et fonds de dotation. Mais le secteur ne se limite pas à cette définition.

Depuis la loi ESS de juillet 2014, on désigne comme faisant partie de l’ESS des acteurs économiques qui font l’économie autrement, c’est-à-dire que leur fonctionnement interne et leurs activités reposent sur un principe de solidarité et de recherche d’utilité sociale.

Le secteur de l’ESS se distingue aussi par un ensemble de valeurs partagées, liées à la coopération, la gestion démocratique et participative et la primauté de l’impact social. En somme, c’est une économie où les excédents sont réinjectés pour financer l’activité en vue, avant tout, d’avoir un effet positif sur la société. Gouvernance désintéressée, bénévolat, excédents réinvestis et impact social sont les marqueurs principaux des acteurs associatifs.

Comment l’ESS interagit-elle avec les autres acteurs économiques aujourd’hui ?

On pourrait presque dire que le monde évolue en faveur de l’ESS ! On observe une prise de conscience collective au sujet de l’impact social et environnemental de nos activités économiques, notamment grâce aux obligations renforcées liées aux questions de RSE et d’évaluation des critères ESG qui sont imposées aux acteurs de l’économie « traditionnelle ».

Le monde souhaite adopter tous les jours, de plus en plus, des principes et des règles qui étaient longtemps propres à l’’ESS, comme on le constate avec les nombreuses transformations en société à mission effectuées par quelques grands groupes (KPMG s’est transformé en mai 2022) ainsi que de nombreuses PME.

Par ailleurs, l’’ESS évolue aussi avec le temps, poussée par la digitalisation de nos modes de vie et un autre phénomène structurel : la baisse des financements publics. C’est la raison pour laquelle les associations se doivent de diversifier leurs ressources pour mettre en place des modèles hybrides ; en vue de continuer à financer leurs missions et répondre à des besoins sociétaux qui ne font qu’augmenter.

Et les entreprises publiques locales dans tout ça ?

Les entreprises publiques locales (EPL) ont de nombreux points communs avec l’ESS : ce sont des structures juridiquement encadrées, réalisant des missions liées directement ou indirectement à des objectifs publics, toujours en lien avec une politique publique et pour lesquelles la recherche du profit n’est pas une fin en soi. Elles se caractérisent par l’intérêt général dont elles sont porteuses, soutenues par une gouvernance majoritairement publique.

Les EPL travaillent avec l’ESS tous les jours : elles sont régulièrement en lien avec des associations ou des coopératives (y compris des coopératives bancaires). Elles œuvrent également souvent « dans » l’ESS, c’est-à-dire dans des domaines traditionnellement gérés par des structures de l’ESS, par exemple, dans les services ou l’habitat.

Pourtant, ces acteurs mériteraient de mieux se connaître pour décupler l’impact de leurs collaborations et partager des bonnes pratiques en réponse à leurs enjeux et objectifs communs, notamment au moyen d’alliances territoriales entre acteurs publics et privés.

C’est ce que nous essayons de développer grâce à notre partenariat avec la Fédération des EPL.